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La transition démographique est très lente en Afrique subsaharienne, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Cela s’explique par une forte demande d’enfants et une faible demande de la contraception. Qu’est-ce qui pourrait alors justifier ce faible intérêt de la demande et à l’utilisation de la contraception ? C’est l’objet d’une étude conduite par l’ISSP dont l’objectif général était de déterminer les obstacles cognitifs et psychosociaux à la demande et à l’utilisation de la contraception moderne au Burkina Faso.

Cette étude s’inscrivait dans le cadre global de six autres projets de recherche et de deux monographies pays sur la Santé Sexuelle et Reproductive/Planification Familiale, pilotés par l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) et regroupés sous l’appellation projet DEMSAN.

Après quelque quatre (4) années de recherche, les résultats de cette étude, fort pertinents, ont été communiqués à Niamey par Dr Yentéma Onadja, enseignant-chercheur à l’ISSP. Celui-ci a pris part à l’atelier régional de diffusion des résultats de l’ensemble des études et des monographies managées par l’OOAS, du 6-7 avril 2022, au Niger.

Des résultats de cette étude, on peut retenir :

  • Une assez large majorité de femmes ne pensent pas que l'utilisation de la contraception les empêchera d'avoir le nombre d'enfants que Dieu a choisi pour elles ;

  • Une large majorité de femmes (entre plus de 50% et près des 2/3) ne pensent pas que l'utilisation de la contraception favorise les rapports sexuels extra-conjugaux.

  • L'utilisation de la contraception avant le mariage est désapprouvée par plus de la moitié des femmes (55%) interrogées, ce qu'on peut considérer comme un indice d'une société qui reste conservatrice.

  • Les femmes en union interrogées ont, dans leur grande majorité (entre les 2/3 et les 3/4), manifesté leur confiance dans leurs capacités de décider ou de convaincre leurs partenaires, de quand avoir leur premier enfant (74%), quand avoir un autre enfant (64%) et quand arrêter d'avoir des enfants (70%).

  • Une majorité de femmes (55%) pensent ne pas pouvoir retarder ou arrêter d'avoir des enfants parce que cela détériorerait la relation avec leur conjoint.

  • La peur des règles plus abondantes durant l’utilisation de la méthode contraceptive est la plus citée par les femmes en union (32,6%), suivie par la crainte de la stérilité/infertilité qui pourrait résulter de l’utilisation de la méthode contraceptive (16,4%).

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