Que ce soit au niveau des parcours de vie individuels ou du processus de développement des communautés ou des nations, l’éducation est reconnue comme y jouant un rôle particulièrement important. Au plan économique, l’éducation est considérée comme un facteur contribuant à la réduction de la pauvreté et un investissement indispensable au progrès économique ; du point de vue sociologique, elle est considérée comme un facteur important des changements familiaux et sociétaux ; dans le domaine de la démographie, l’éducation est une variable essentielle des normes et comportements que ce soit dans l’étude de la nuptialité, de la fécondité, de la migration, de la mortalité et de la santé. L’investissement dans l’éducation est considéré comme ayant été central au succès économique des pays d’Asie de l’Est, et il existe également des preuves historiques du rôle qu’a joué l’éducation dans la croissance économique des pays du Nord.
De nos jours il existe un consensus mondial sur l’importance de l’éducation, comme un préalable pour les pays en développement en vue de répondre aux nombreux défis auxquels ils font face. L’Éducation Pour Tous (EPT) figure parmi les priorités de la communauté internationale en matière de développement, comme en témoignent les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à savoir « Assurer l’éducation primaire pour Tous » (objectif 2) et « Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes » (objectif 3). Par ailleurs, le Cadre d’action du Forum de Dakar tenu en 2000 a réaffirmé une fois encore la nécessité d’une mobilisation internationale en vue d’accélérer l’avènement de la scolarisation primaire universelle.
Les recherches récentes montrent que, globalement, des progrès importants ont été faits dans l’avancée vers la scolarisation universelle en Afrique. Cependant, elle n’interviendra pas en 2015 pour certains pays, parmi lesquels le Burkina Faso. Par ailleurs, d’autres défis se font jour. En effet, si des efforts énormes ont été faits pour la réduction des inégalités d’accès à l’école entre garçons et filles, les écarts entre classes sociales (notamment entre les plus pauvres et les plus nantis) et entre zones rurales et zones urbaines demeurent toujours importants. De plus, les inégalités dans la participation scolaire sont plus importantes à partir du secondaire. Dans le même temps, la question de la qualité des apprentissages se pose de plus en plus avec acuité, qualité de moins en moins bonne, avec cependant de nombreuses disparités entre pays mais aussi à l’intérieur d’un même pays.
La création d’une UR Population et Éducation au sein de l’ISSP s’inscrit dans la posture épistémologique de l’institut à savoir une acception large des questions de population. Cette acception s’intéresse non seulement à la dynamique propre des questions de population, mais également aux interrelations entre ces questions et les différents domaines de la vie sociale et économique.