La mobilité a joué un rôle essentiel dans l’adaptation des populations ouest-africaines à un contexte changeant, motivée par des changements de la géographie économique. Ce mouvement, dans un premier temps (vers les années 60) a eu pour zone de départ la partie sahélienne vers les zones côtières, où l’essor de l’économie de plantation offrait beaucoup plus d’opportunités. Mais le blocage de l’économie de plantation depuis la fin des années 70 et du début des années 80 la entraîné une mise en mouvement des populations de ces régions et des régions traditionnelles d’émigration vers les zones intermédiaires entre les zones sahélienne et côtière.
Si la question de la migration constitue une préoccupation majeure aussi bien pour les pays d’émigration, ceux d’accueil et des institutions internationales, c’est parce que la question comporte beaucoup d’enjeux (politiques, économiques, sociaux etc.) et chaque acteur tente de contrôler et d’optimiser la migration tout en limitant ses conséquences négatives. Et si le migrant est allé à l’aventure pour la quête de son bonheur et celui de sa famille, son acte a pris une portée qui dépasse son intention. Le migrant est devenu un acteur (conscient ou inconscient) de développement.
Le Burkina est un pays où la migration est un des phénomènes démographiques les plus marquants. Le Burkina est un pays de vielle tradition migratoire où la migration est devenue un fait de société. Aussi l’ISSP en a fait un centre d’intérêt pour la recherche
L’unité Mobilité se focalisera sur tous les aspects ayant un lien direct ou indirect avec le déplacement des hommes et des femmes pour étudier non seulement les déterminants, les stratégies et les vulnérabilités, les causes et les motifs du phénomène mais aussi ses conséquences et ses mutations dans le temps et dans l’espace.